"De gueules au chef denché d'or"

Généalogie de :


RENE Armand Louis DE PIERREPONT

Dessin : Guy Pommier




Merci à Maëlle Stephant pour ses recherches aux archives nationales qui ont permis de mieux comprendre le rôle joué par les de Pierrepont lors de la guerre de 100 ans dans la première moitié du XVe siècle.  





Les sources de cette recherche :


                      1 - l'état civil et les registres des paroisses de l'ancien régime pour trouver les personnages du milieu du XVIIième siècle à nos jours (à partir d'Henri de Pierrepont).
                      2 - La recherche de noblesse de l'intendant Chamillart en 1666 qui permet de remonter avec une bonne certitude jusqu'au milieu du XVième siècle (jusqu'à Jean de Pierrepont, génération 13).

                  3 - Une généalogie imprimée visible aux A.D de Caen sous la côte BH_BR_17024 qui semble être un extrait du nobiliaire de Mr de Magny. Celle-ci cite une copie d'originaux de lettres patentes restée dans la famille après la révolution. Elle fait partie des versions "normandes" qui rattachent toutes les de Pierrepont aux conquérants de l'Angleterre, compagnons de Guillaume en 1066.  L'auteur a probablement eu connaissance des papiers de Mr de Fautereau, baron de Lamarre qui a tiré des archives de la voute de la chambre des comptes de Paris en 1607, une généalogie trouvée à Garambouville dans ses papiers d'alliance. Les mémoires de la société d'archéologie de la Manche (vol n°28 P 23) mentionne ces documents dans ses archives ainsi que 4 généalogies, datées d'Avril 1706,  remontant à 1036 et tendant à établir une parenté entre les familles d'Angleterre et de Normandie. Malheureusement, ces pièces ont été détruites en 1944. Il semble que ce soit pour donner des preuves de noblesse à l'ordre de St Jean de Jérusalem que Charles Michel Florentin de Pierrepont fils de Charles Louis seigneur de Vaudainville et Marie Françoise Prosperte de Muldrac ait produit les 4 généalogies disparues afin d'en devenir chevalier; peut-être une copie dort-elle dans les archives de l'ordre si elles existent. A défaut d'autre chose, ceci nous renseigne sur l'origine de cette source : la branche des de Pierrepont de St Marcouf.
                       4 - Une généalogie que nous appellerons "l'arbre de Feugères"qui provient de la famille de Pierrepont du même lieu sans qu'il soit possible pour l'instant d'en préciser l'origine mais qui ressemble presque exactement aux versions communes à Henry Emedy dans "les nouvelles de Falaise" en 1974,  et au comte d'Arundel de Condé. Versions elles aussi "normandes".
Cette copie d'un document perdu est un extrait de ce qui y est cité comme "le grand arbre de la famille de monsieur de Pierrepont";  Grâce à la découverte récente de ce qui est probablement une copie manuscrite de ce grand arbre aux archives du Calvados. Malheureusement en très mauvais état, il contient des détails de première main et développe toutes les branches des seigneurs d'Amblie. Il est très possible que ce document ait également inspiré la version d'Henry Emedy.
                 5 - Un article intitulé "autour d'Anne-Jacqueline de Pierrepont" par Charles P. Marie paru dans la revue du département de la Manche en Janvier 1987 qui suit d'assez près une généalogie de M.L. du Feugray dans "généalogie de la famille de Picot de Magny", Caen, 1852. Cette fois les de Pierrepont se voient attribuer une origine picarde.
                 6 - Un article du père Anselme sur les de Pierrepont de Picardie.
                 7- De nombreuses cotes des archives de la Manche à St Lo et des archives du Calvados à Caen.
                 8- Les dossiers bleus aux archives nationales.

       Citons également les versions "anglaises" de la généalogie de Robert de Pierrepont, compagnon de Guillaume qui a fait souche en Angleterre. Elles font toutes remonter l'origine de Robert aux picards peut-être dans le sillage de Guillaume Dugdale dans son "complete peerage".





            Quelques nobiliaires reprennent la version de Borel de Hauterive, datant du second empire, qui s'arrête justement au même endroit que Chamillart mais en commettant une faute de date qui accorde une jeune épousée à un  chevalier plus que centenaire (Claude de Gouvis à Jean de Pierrepont) ! Le principal problème va donc être d'arriver à distinguer quelle est la bonne version et quelles sont celles qui mélangent les branches, les époques et les origines !


Quatre grands groupes portant ce nom sont connus dans l'histoire :

   1 - La famille anglaise descendant de Robert de Pierrepont compagnon de Guillaume à Hasting
                       

         La liste des compagnons de Guillaume en 1066 comprend trois De Pierrepont : Robert, Geoffroy et Renaud. Robert est celui dont le nom est resté en Angleterre; cité comme commandant et agissant de noble façon à la bataille d'Hasting, il figure plus tard dans le domesday book, la grande enquête anglaise sur les seigneurs des terres anglaises commandée par le roi. Il a reçu en partage les manoirs de Hurst dans le Sussex, d'Henestede et de Wretham dans le Suffolk.
      Il est probable que Renaud appartient à sa famille (peut-être son frère) car il reçoit lui aussi des terres dans le Sussex comme les manoirs de Poynings et de Pangdean qui dépendent, comme celles de Robert, du comte Guillaume de Warren ce qui suggère un lien vassalique avec ce grand seigneur. De son mariage avec Béatrice, Renaud aura un fils William fitzrainald qui sera à l'origine de la grande famille anglaise des poynings (du moins est-ce la version la plus répandue).  Il reste le plus mystérieux des trois et ne figure pas sur toutes les listes.
      Geoffroy est présenté comme le frère de Robert dans le domesday book et il tient également des terres de William de Warren dans le Sussex. Robert et lui sont dit venir de Pierrepont au nord de Neufchatel (canton de londinières) en Normandie. Cette origine géographique est corroborée par le lien vassalique des terres anglaises des trois "conquérants" avec Guillaume de Varenne car ce grand feudataire normand, proche du duc, asseyait le centre de sa puissance à St Aubin le Cauf au sud de Dieppe qui se trouve justement aussi très proche de Pierrepont en Londinières. Ce lieu peut très bien avoir donné son nom à une famille du Xième siècle puisque son existence est avérée depuis le VIIIième comme partie d'un ensemble domanial ecclésiastique héritier lui-même d'une villae gallo-romaine (Henri Navel).
       Les descendants de Robert ont eu un brillant destin puisqu'ils feront souche ensuite à Holme-Pierrepont près de Notthimgham où leurs descendants, par les femmes, résident encore de nos jours. L'un des De Pierrepont anglais choisira le bon côté pendant la guerre de succession dite "des deux roses" et en retirera le titre de duc de Kingston. Plus tard, une branche émigrera aux USA pour donner une famille puissante qui fondera la banque Pierrepont-Morgan.



         Il semble que les généalogistes anglais s'accordent tous ensemble pour donner à Robert une origine picarde.  Du côté français, aucune généalogie imprimées ne rapproche les de Pierrepont normands de la famille homonyme en Picardie comme si la thèse anglaise était complètement ignorée...par contre, Robert de Pierrepont, conquérant d'Hasting, est revendiqué très souvent comme souche des de Pierrepont normands.  Le personnage de Robert touche de si près au mythe qu'il n'est pas surprenant de voir chacun le revendiquer.


2 - La famille picarde


           Autour de Paris, nombreuses furent les communautés religieuses, menacée par les raids normands,  qui, à partir de la fin du IXe siècle, eurent pour refuge un castellum installé dans un secteur inondable. Le castrum de Pierrepont (Aisne), construit par l'évêque de Laon Didon (895) pour servir d'abri à ses chanoines et à leurs reliques, était situé au milieu des marais (Bur, Michel, Vestiges d'habitat seigneurial fortifié des Ardennes et de la vallée de l'Aisne, II, Cahier des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Reims, n° 2, 1980, p. 97-99).
          La famille de Pierrepont en Picardie réside à Pierrepont près de Laon, avec un rang de vassal de l'évêque de Laon. Il est fort possible que cette terre ait été conquise par un normand à l'époque troublée des invasions normandes et des luttes intestines entre francs qui conduiront au changement de dynastie royale (louis d'outremer s'allie avec les normands pour mener ces campagnes dans cette région contre Herbert de Vermandois). Cette zone du laonnois se trouvait alors très mal défendue (les vikings remontent les fleuves picards de 835 à 925). Plus tard, par mariages habiles avec des héritières, cette famille prendra de l'importance avec le titre de comte de Roucy et le père Anselme en fera une généalogie qui ne mentionne jamais de lien avec la normandie ou des terres en Angleterre.
          Pourtant, il semble exister un lien généalogique entre l'Angleterre et les de Pierrepont picards car les généalogistes anglais s'accordent pour donner à William de Warren seigneur de Wormegay (Norfolk) une épouse nommée Beatrix qui serait fille de Hugues de pierrepont et de Clémence de Rethel; obstination dans l'erreur ou indice ? l'ancêtre homonyme de William Warren était l'un des lieutenants de Guillaume le conquérant et les terres distribuées aux de Pierrepont après la conquète était toutes dans ces fiefs.



 


3 - La famille normande "d'Amblie"


          L'autre famille de Pierrepont, est présentée soit comme une branche cadette de la suivante, soit comme une branche cadette de la famille picarde, soit comme une famille distincte selon les auteurs (autant dire que l'on ne sait pas trop...). Elle a pour souche la commune d'Amblie dans le Calvados et l'une de ses branches cadettes vient s'installer dans la Manche pour finalement être présente à Feugères, Lamberville, Blainville, St Marcouf et les Biards. Le premier de Pierrepont seigneur d'Amblie avéré est Jean en 1233 (B.S.A.N Tome XXVIII) soit immédiatement après la conquête de la normandie par Philippe Auguste. Cest de cette branche de Feugère qu'est issu René de Pierrepont. Cette famille porte de gueules au chef denché d'or.
Amblie est une terre dépendant de l'abbaye de Fécamp qui lui sera donnée par Muriel d'Amblie avant 1035 mais qui coûtera finalement très cher aux moines qui se verront disputer la propriété par les héritiers et seront obligé de verser du numéraire pour obtenir l'abandon des poursuites et confirmation de la possesion par Waleran fils de Renouf environ 30 ans plus tard. Toute la difficulté est de déterminer l'origine de cette implantation à Amblie qui pourrait être le résultat de la participation des de Pierrepont de Picardie à la conquête de la Normandie par le roi Philippe auguste en 1204 d'après une hypothèse de Michel Bur qui reste à confirmer.

Cette terre située en partie sur l'actuelle territoire du village de Pierrepont comptait pour 1/4 de fief de haubert ce qui devait représenter de l'ordre d'une centaine d'hectares de superficie (d'après Maïté Billoré) soit le plus petit fief qu'un noble puisse tenir. Il impliquait, bien entendu, un service armé à  l'abbaye de Fécamp,son seigneur.


 


4 - La famille normande de la Manche


         En Normandie, le pont de pierre situé à proximité de l'église St Sauveur et du lieu dit la Chaussée, permettant de franchir les marais à un étranglement commode a donné son nom aux deux communes de St Nicolas de Pierrepont et de St Sauveur de Pierrepont. Le nom de petrapons est attesté dès le VIIIième siècle; L'abbé de St-Wandrille, Wido, serait mort à Pierrepont le 18e jour des calendes d'octobre 787, suivi par l'abbée Gervold après 807. Une famille de Pierrepont est originaire de ce lieu, connue depuis 1196, elle s'établit à Etienville, Flottemanville-bocage, Ste Geneviève, Baudreville, Rideauville, etc.... pour s'éteindre au XVIIIième siècle. cette famille porte "d'azur à trois pals d'or au chef de gueules" ("église et manoir de st Nicolas de Pierrepont et de St Sauveur de Pierrepont"). Ce blason est à rapprocher de celui de la commune de Pierrepont en Meurthe-et-Moselle, siège d'une prévôté du Barrois dès le XIIIième siècle : "palé d'or et d'azur de six pièces" qui était celui de la famille ayant donné son nom à ce village.


 


        Il est très difficile de déterminer quels liens existent entre ces 4 familles, à condition, bien sur, qu'il y en ait. Celle dont l'implantation semble la plus  ancienne (VIIIième siècle) tire probablement son nom du lieu de cette implantation :  Pierrepont en Picardie. Ce lieu a en commun avec Pierrepont dans la Manche qu'ils tirent leur nom d'un pont de pierre permettant de franchir une zone de marais; les noms de ces deux villages sont plus anciens que les familles qui s'y sont fixées (VIIIième et IXième siècle) et il semble naturel qu'au moins la famille picarde tire son nom du lieu de établissement.  Charles P.Marie prend le pari que ceux de la Manche sont une branche des picards, appuyé par l'arbre généalogique d'Isabelle de Pierrepont qui figure dans le chartrier Dursus de Courcy aux archives départementales de St lo (126 J 103). Cela signifierait alors que cette famille qui s'appellait déjà Pierrepont soit arrivé dans un lieu nommé également Pierrepont depuis bien longtemps avant, ce qui serait une curieuse coïncidence et contraire au premier réflexe qui consiste à penser qu'une famille tire son nom du village ou qu'elle baptise le village à son nom. Mais pourquoi pas....

           L'implantation à Amblie d'une famille de Pierrepont est plus mystérieuse; le petit village de Pierrepont près d'Amblie tirerait son nom de la famille qui detenait les terres de ce 1/4 de fief de haubert pour l'abbaye de Fécamp (fief dont le détenteur doit un service de chevalier armé à son seigneur). Les armes des seigneurs d'Amblie sont en tout cas très différentes de celles des seigneurs de St Nicolas ce qui ne semble pas évoquer une origine commune.

          Bien que les anglais soient unanimes sur l'origine picarde de leur famille fondée par Robert, compagnon de Guillaume, il convient d'être prudent; il n'était pas, semble t-il, de la politique du duc, de donner des terres anglaises en récompense à tous ceux qui l'ont accompagné; il a préféré défrayer les hommes extérieurs à la normandie pour garder les terres aux normands (mais il y avait des normands ailleurs qu'en Normandie) et ainsi assurer une meilleure cohésion politique à sa nouvelle conquête. Si il y a bien eu des picards dans cette aventure, la plupart sont rentré chez eux après.
Un indice militait en faveur d'un rattachement de Robert "l'anglais" aux de Pierrepont de la Manche : l'arbre affirme que Robert et Geoffroy de Pierrepont aumonèrent la dîme de Gonneville aux environs de 1066 (autrement dit ils firent don du produit de l'impôt local normalement destiné à l'église du lieu). Il s'agit justement des prénoms de deux des compagnons de Guillaume et on pense vite à Gonneville dans la Manche surtout quand on y né... Malheureusement on ne trouve pas trace de cette aumône mais plutôt de dons faits par les de Pierrepont à l'abbaye du Treport en 1107 ce qui est parfaitement cohérent avec l'implantation dans le comté de Varennes de la famille ayant participé à la conquête.

         A l'aube de l'histoire des de Pierrepont on trouve de toute façon, un exploit militaire ou une mission stratégique de défense d'un point clé, par exemple  le franchissement d'un marais par un pont de pierre situé dans une zone frontière (celle du Laonnois dans l'Aisne par exemple).  On peut avancer une hypothèse sur l'origine du nom car il est remarquable que chacun des lieux cités plus haut soient liés, d'une manière ou d'une autre, à une abbaye et fasse même partie du domaine pour 3 d'entre eux. Pierrepont est la traduction du latin "petraponte", langue utilisée presque exclusivement par les ecclésiastiques, qui pourraient avoir ainsi nommé le lieu où se trouvait un pont de pierre et étendu ensuite l'appellation au village s'agrégeant autour. Plus tard, le premier seigneur titulaire du fief correspondant adoptera naturellement le nom attribué à l'origine par les moines à une portion de leur domaine.

L'arbre généalogique des de Pierrepont de Feugère :

          Une première synthèse amène rapidement à conclure que l'arbre ci-dessous est juste, au moins jusqu'à Jean de Pierrepont époux de Perette de Reux, comme le confirme d'Arundel de Condé ( "c'est le premier que j'ai retrouvé dans un document filiatif sûr en l'arrêt du parlement du 30 Mars 1508 pour son arrière petit-fils Léon") et tous les auteurs récents. Nous sommes déjà au milieu du XIVième ce qui n'est pas si mal ! Ceux de Feugère dans la Manche sont donc des descendants de ceux d'Amblie dans le Calvados. La migration a du avoir lieu vers  la génération 8 avec Jean de Pierrepont époux de Jeanne du Quesnay puisque ce dernier meurt à Feugère et que son frère se marie dans le Calvados.

           Il est tentant de suivre les traces des généalogistes anglais et français qui se sont visiblement laissé aspiré par le prestige de la famille Picarde des comte de Roucy pour y rattacher aux forceps leurs lignées. Certains ont fait preuve d'imagination pour ce faire. Charles P.Marie dans la revue du département de la Manche avance qu'un cadet picard aurait été dans l'armée de Philippe Auguste lors de la reconquête de la Normandie en 1203 et se serait taillé un fief à Amblie à cette occasion. La première implantation signalée d'un de Pierrepont à Amblie, d'après Dubuisson de Courson (B.S.A.N Tome XXVIII 1902-1905), date de 1233  (Jean de Pierrepont)  soit juste après cette conquête; sachant que figure dans l'armée de Philippe Auguste un héritier de Pierrepont, il n'est en effet pas impossible de rêver...  Gauthier de Pierrepont est le candidat le mieux placé pour avoir été cet héritier de Pierrepont avec son fils regnault.  Les dates toutefois, ont du mal à concorder car 30 ans seulement séparent la conquête de la mention de Jean de Pierrepont à Amblie et il est, déjà, le petit-fils de Gauthier. En outre, Michel Bur, cité par Mr Marie comme une référence de son travail, explique, lui, que le Gauthier en question est seigneur de vanault et qu'il a épousé Mathilde de Bar , ce qui diffère un peu trop de la version de Mr Marie qui donne pour épouse à gauthier une certaine Mahaut de Fontaines (joyeux mélange avec une autre généalogie...). Cette très jolie version fait descendre René de Pierrepont d'une galerie de très illustres personnages à travers  Clémence de Rethel qui descendait des trois races des rois de France et de plusieurs autres dynasties d'Europe comme celle des rois saxons d'Angleterre mais elle est malheureusement fausse de manière évidente. A la décharge de monsieur Marie, ce n'est pas lui qui a tout imaginé de cette généalogie fantasmée car elle date d'une époque plus ancienne où il était important de prouver ces origines pour rester dans l'élite française qui était dispensée d'impôts royaux ainsi que pour faire oublier d'autres ancêtres qui n'étaient pas du bon côté de la religion au temps de la réaction catholique à l'édit de Nantes (sous Louis XIV). Ainsi en est-il des généalogies de l'arbre de Feugères et de celle des AD de Caen dans leur partie la plus ancienne. Nous nous arrêterons à ce qui sûr et tant pis pour le prestige picard. On trouvera d'ailleurs largement à se consoler de la perte de ces grands ancêtres picards dans l'examen des ancêtres de Félicité Rosalie Dameuve (génération 4). Nous avons pu, en effet, mettre à jour sa filiation étonnante qui remonte au premier duc de Normandie et aux anciens rois de Bretagne.

  Les liens en bleu permettent de découvrir les généalogies des familles alliées.

  





Génération 1:

René Armand Louis DE PIERREPONT X Marthe Augustine DUBOSCQ
  naissance : 10 Juillet1894 à Pont-hébert (50)
  Mariage : 10 Octobre1920 à Pont-hébert (50)
  Décès : 06 Mars1937 à Sainteny
  Profession : Cocher puis cultivateur (ferme du Pavillon à Sainteny à partir du 27 Février 1936).
* Son registre matricule le décrit de la manière suivante : chatain, yeux marrons, front vertical, nez busqué, 1m71; "Bon soldat ayant toujours accompli son devoir".
Il a 20 ans lorsqu'il part pour la guerre de 14-18.  D'abord incorporé au 25ième régiment d'infanterie le 10 Septembre 1914, il est affecté ensuite au 70ième régiment d'infanterie le 30 Décembre 1915 et va participer aux combats violents autour de la ferme de Beauséjour où il sera blessé une première fois par un éclat d'obus au menton le 2 Avril 1915; il sera une nouvelle fois blessé au bras à Moranvilliers dans la Marne le 30 Avril 1917. Il est affecté ensuite au 367ième régiment d'infanterie le 10 Juillet 1917 au sein duquel il sera cité à l'honneur le 17 Février 1918 puis blessé une troisième fois, par un coup de pelle-pioche au pied, lors d'un combat à Veuilly la Poterie le 4 Juin 1918; il sera aussi évacué malade le 20 Septembre 1917 , faut-il y voir le moment où il sera atteint par le gaz toxique ? Il passe caporal le 19 Août 1918. Il termine son temps au 109ième régiment d'infanterie du 30 Avril au 17 Août 1919 et il rentre à Pont-Hebert avec la croix de guerre (étoile de bronze) sans qu'il soit fait mention dans son registre matricule du gazage dont il a été victime et qui lui a gravement endommagé les poumons ce dont il mourra finalement à 43 ans alors qu'il venait de refuser la médaille militaire. A son retour de la guerre il ira aider sa voisine, veuve de guerre, forcée de conduire seule sa ferme, qu'il ne tardera pas à épouser.




Génération 2:
Pierre Louis DE PIERREPONT X Marie Francoise BAZIRE
  Naissance : 19/12/1861 à Feugeres (50) village de Carville
  Mariage :  05/10/1893 à Pont-hébert (50)
  Décès :
  Profession : cultivateur
* Classe de mobilisation 188. Sourcils blonds, yeux bleux, front bas, nez moyen, cheveux bruns, bouche moyenne, menton fuyant, visage ovale 1m65 degré d'instruction 1,2,3 ; propre au service armé. Active : 89e de ligne; parti de St Lo le 13/11/1882 arrivé au corps le 14 et incorporé sous le N°2528 soldat 2e classe; caporal le 06/11/1883 et sergent le 18/11/1884. Envoyé en congé le 23/09/1886 en attendant son passage dans la réserve, certificat de bonne conduite; passé dans la réserve le 01/07/1889. Habite Feugère en 1886, Perier le 06/09/1887, Les Champs de Losque le 16/08/1892 et Pont Hebert le 19/02/1894.




Génération 3:
Pierre Joseph DE PIERREPONT X Alexandrine Elisa RAULINE
  Naissance : 09/03/1826 à Feugeres (50)
  Mariage :  16/03/1856 à Feugeres (50)
  Décès : 11/02/1888 à Feugeres (50) village de Carville
  Profession : cultivateur




Génération 4:
Pierre Louis DE PIERREPONT X Félicité Rosalie DAMEUVE
  Naissance : 22 pluviose an 4 à Feugeres (50)
  Mariage :  26/11/1822 à Feugeres (50)
  Décès :
  Titre/Lieu : écuyer vivant de son bien




Génération 5:
Pierre DE PIERREPONT X Louise Thérèse MENANT
  Naissance : 05/08/1745 à Feugeres (50)
  Mariage :  
  Décès : 2 Messidor an 11 à Feugeres (50)
  Titre/Lieu : Ecuyer sieur du taillis





Génération 6:
Nicolas DE PIERREPONT X Jourdaine Jacqueline LE LONGUET
  Naissance :
  Mariage :  31/01/1725 à Bolleville (50)
  Décès :
  Titre/Lieu : écuyer sieur des Bretteries




Génération 7:
Henri DE PIERREPONT X Jeanne LEVARD
  Naissance : 20/02/1653 à Feugeres (50)
  Mariage :  01/03/1677 à Feugeres (50)
  Décès : 03/03/1737
  Titre/Lieu : écuyer sieur des Bretteries et de la Varende
  *Figure dans la recherche de Chamillart comme sieur de la Varende. Il se remarie le 21/02/1735 à Feugeres avec Jeanne Mahé.





Génération 8:
Jean DE PIERREPONT X Jeanne DU QUESNAY
  Naissance :
  Mariage :  1642
  Décès : 02/10/1661 à Feugeres (50)
  Titre/Lieu : écuyer, sieur de la Varende
  * Ce personnage est donné par la recherche de Chamillart de 1666, comme le seront les suivants, et non plus par les BMS comme les précédents.
 
C'est lui qui vient s'installer à Feugères vers 1645 (grand arbre de monsieur de Pierrepont).  Il est possible qu'il soit arrivé à Feugères à cause des biens détenus par la famille de sa mère, originaire de Carantilly, tout proche; La famille de sa femme pourrait être socialement proche de celle de sa mère.
Il figure dans le role de la noblesse du grand bailliage du cotentin en 1640 (NMD T11 1893) comme vivant à feugeres, portant l'épée, écuyer et pauvre.
 Il a toujours des problèmes d'argent en 1649, quand il doit vendre "le clos de la fontaine"(2 pièces de terre labourable contenant 8 vergées 14 pieds et comprenant la moitié du chemin entre le village de Valjouas et le village de Guesnets à Carantilly) à Carantilly (hérité de sa mère et relevant du fief de Valjouas) à Jean Blanchet (avocat); après règlement de l'hypothèque prise sur cette terre, le  reste du produit de cette vente doit lui permettre de faire face aux dettes contractées envers Georges de Vauville, sieur de Vauville et propriétaire du fief de Chantelou à Feugères, auquel lui et sa femme doivent de l'argent à la suite d'une sucession impliquant ce dernier et Jeanne du quesnay. Plusieurs actes le concernent dans le notariat de Marigny mais ne sont pas communicables dont : acte entre jacques de Vauville et Jean de Pierrepont en Mai 1661 et acte entre Mr de Pierrepont et Michel le Carpentier à la même date et acte entre Mr de Pierrepont et Marguerite ? En Juin 1661 et vente Jean de Pierrepont le 14 Avril 1654. Il est possible qu'il y ait un lien avec Georges de Vauville peut-être était-il vassal de ce personnage qui détenait la seigneurie de Chanteloup dont dépendait Feugères en partie; beaucoup de renseignements sur cette seigneurie sont détruits depuis 44 avec le chartrier de Gonneville qui les contenait.




Génération 9:
Charles DE PIERREPONT X Isabeau BLANCHET
  Naissance :
  Mariage :  1606
  Décès : avant 1649
  Titre/Lieu : écuyer, sieur de Cresmy (Littry, 14).
* Il a du grandir dans la Manche et y vivre assez longtemps pour y rencontrer sa femme; Il a pourtant  vécu dans son fief de Cresmy en Littry comme l'atteste l'acte de naissance de son petit-fils André en 1631 à Littry dont Isabeau Blanchet est la marraine. Contrairement à son père et à ses frères qui embrassent fougueusement le parti de la réforme, il reste catholique. AD Caen F 1079 : mention du fief de Cremy à Littry à propos de Marin Benoist sieur de Cremy et Courmaqueron (1570). En 1737, c'est Gilles de Meherenc qui le détient.




Génération 10:
Louis DE PIERREPONT X  Marie LEVALLOIS
  Naissance :
  Mariage : 1556
  Décès :
  Titre/Lieu : écuyer sieur de Lamberville, Gonneville et Saint-Marcouf (fief de Dodainville).
* Une confusion est possible entre lui et son oncle Louis fils de Léon (ci-dessous); On trouve dans Chamillart deux Louis de Pierrepont dont le fils se prénomme Charles. Chamillart n'explique pas de façon claire de qui ils sont les fils. L'arbre de Feugère fait d'abord une erreur de copie (pour une fois) en mélangeant le fils de Léon et l'époux de Marie Levallois qui était respectivement oncle et neveu  (comme le montre une autre copie plus ancienne de cet arbre retrouvée aux archives départementales du Calvados) et sans doute aussi une erreur tout court en faisant de ce personnage le fils de Léon au lieu de son petit-fils. C'est la seule source à le faire avec la copie cité plus haut ce qui montre à nouveau qu'elles sont issues d'un document unique.
Toutes les autres sources penchent pour le neveu plutôt que pour l'oncle car les dates s'accordent mieux dans cette l'hypothèse qui ajoute une génération supplémentaire; dans le cas contraire, il faut considérer l'intervalle de 114 ans qui séparent le mariage de Léon de Pierrepont (ci-dessous) et celui de son petit-fils Charles (ci-dessus); la mort de Léon étant intervenue vers 1503 son fils Louis est né au plus tard à cette date qui précède de 103 ans le mariage de Charles (ci-dessus) son fils présumé.  La chose n'est pas impossible, mais surement rare !

Si il y a bien erreur dans l'arbre de Feugères, on peut se demander comment est-ce arrivé. Dans le grand arbre retrouvé à Caen, version soeur de celle de Feugères, Louis de Pierrepont fils de Léon est le seul personnage dont on ne sait rien d'autre que son prénom alors que toutes les autres personnes citées sont assorties du nom de leur femme, de leur titre et de quelques dates ou anecdotes. C'est une sorte de personnage mystère de ce document qui pourrait bien avoir été mis là pour tromper le lecteur sur l'origine de celui qui a demandé l'élaboration de cet arbre. Louis de Pierrepont est un protestant actif et militant et seul son fils Charles ne le suit pas et reste catholique, on peut se demander si une filiation protestante aussi marquante ne pouvait pas choquer la dévotion ou la politique familiale d'un noble catholique, même beaucoup plus tard dans le temps. Il y a eu sous Louis XIV, par exemple, des périodes extrêmement néfastes pour les idées protestantes et quelqu'un qui voulait obtenir quelque charge ou prébende du pouvoir ou simplement ne pas éveiller la méfiance, n'avait peut-être pas envie de montrer une ascendance un peu encombrante. Si on cherche le commanditaire de ce travail, il faudra peut-être choisir une époque "en réaction" par rapport à la réforme.
Si erreur il y a dans l'arbre de Feugères, elle est peut-être volontaire; si c'est le cas, elle est assez habile pour ne pas remettre en cause le sommet de la lignée et même le prénom de l'ancêtre "effacé" en choisissant l'oncle pour le neveu. De plus, cet oncle n'ayant pas laissé de trace dans l'histoire de la famille, les preuves manqueront pour apporter une contradiction et il n'y aura pas d'héritiers pour le faire.
Les traces de cet homme sont même si tenues qu'il n'apparait pas dans la liste des enfants de Léon de Pierrepont et Guillemette Vipart que nous avons retrouvé aux archives de la Manche dans le chartrier de St Marcouf  (document établi en 1641 par un fonctionnaire du roy pour Jean de Pierrepont de St Marcouf et qui cite un texte produit par ce dernier dans lequel Guillemette Vipart donne quittance à ses enfants Gilles, Richard, Marie, Anne et Guillemette pour son douaire qu'elle a récupéré sur les biens de son mari défunt) alors qu'il devrait logiquement y être..
Enfin, on trouve dans Chamillart la généalogie de Guillaume de Pierrepont fils de Charles, fils de Louis et descendant de Richard et portant l'écusson de cette branche; il y est dit seulement que Guillaume, catholique, 48 ans, demeure à St Lo et est sieur de la racinière. Ce fief se trouve sur la carte de Cassini près du Mesnil-Ame et on en retrouve mention dans un document de 1640 ou Isabeau Blanchet concède une terre en fief qu'elle tient de son père Richard sieur de la Racinière. Il y beaucoup de chance que Guillaume soit tout simplement le fils de Charles et Isabeau Blanchet ce qui expliquerait qu'il détienne ce fief ; Chamillart en donnant un Richard dans l'ascendance de ce Guillaume plaide lui aussi pour une erreur de l'arbre de Feugères.

Bien que ses possesions connues soient toutes dans la Manche, Chamillart montre qu'un de ses fils pouvait détenir un fief dans le Calvados puisqu'il expose le cas de son petit-fils Gédéon sieur d'Agy. Louis descend, après tout, d'une lignée issue de cette région et le cas de Gédéon renforce l'hypothèse que nous choisissons puisque le fief de Cremy à Littry de Charles (ci-dessus) est voisin d'Agy.

Son fils Guillaume sieur de Montcoq, se bat avec Colombière et sera capturé et tué par Matignon lors d'un coup de main sur Cherbourg.

Il fait construire un temple entre son chateau de Dodainville et le presbytère. Le fief de Gonneville s'étendait sur les communes de Blanville et du Hommeel.

Il fait foi et hommage en 1568 à la chambre des comptes de Paris pour son fief de Lamberville (Torigny s/vire). L'un de ses descendant Jean de Pierrepont fait aveu pour Gonneville (2000 livres de rentes d'après BM Coutances N°17) dans les "aveux et reconnaissance de fiefs dépendants du marquisat de marigny terroir de reuilly" dans la paroisse de blainville et celle du Hommeel. Un aveu de 1601 le dit sieur de Lamberville, Gonneville et Fallaize (paroisse de Campigny). Reconnu noble par Roissy le 20/03/1599.




Génération 11:
Richard DE PIERREPONT X Barbe DE CAMBERNON
  Naissance :
  Mariage : 1528
  Décès :
  Titre/Lieu : sieur de Lamberville et Gonneville.
* Sieur de Lamberville et seigneur de Gonneville à cause de sa femme d'après aveu du 17 mars 1507 de Jean Ridey, prêtre, pour deux pièces de terre sises sur le fief "Richard Bourdin" dépendant de la seigneurie de Gonneville. Son traité de mariage est mentionné dans la main levée obtenue par Jean de Pierrepont sur le fief de Gonneville. Contrat passé devant les tabellions de Saint Gabriel le 13 mai 1523 contenant accord entre Gilles et Richard de Pierrepont ecuyers et frères fils de Léon et Guillemette Vipart (archives nationales dossiers bleus 523). La sucession de son père est l'objet de désaccord avec son frère Gilles qui semble avoir accaparé plus que prévu. Un échange intervient entre eux le 06/06/1524 (AN Cherin 156) pour transiger sur ce différend. Un autre échange entre eux intervient en 1531. Son frère lui vend quelque chose le 25/03/1537. Il est sieur de Lamberville le 20/06/1525 lors d'un nouvel accord avec son frère.Echange le 6 juin 1524 entre Gilles de Pierrepont seigneur hérédital de la Verderie de Busc le Roi, sieur de Trungy et Rye et Richard de Pierrepont son frère par lequel Gilles cède à Richard le fief noble de Silly à court et usage assis en la paroisse de Pierrefitte en la vicomté d'Auge et ses appartenances une pièce d'herbage nommée l'île de la Percherie sise auprès de Pont l'évêque et la moitié d'un autre herbage appelé le pré Catel et une autre appelée le Vige situés en la paroisse de Sieurville et 30 livres tournoi de rente sur la terre et sieurie de Reux à lui appartenant en conséquence des partages faits entre Guillemette Vipart leur mère et ses soeurs, 60 livres tournoi de rente sur tous ses biens et la première prestation de tous les bénéfices qui sont à son pouvoir; son frère lui abandonne en retour le fief et sieurie de Lamberville avec les appartenances et dépendances. Transaction passée à Pierrepont le 20/06/1525 devant Pierre des Essarts et Robert de Montfiquet escuiers et tabellions jurés de Saint Gabriel entre Gilles de Pierrepont et Richard son frère sur procement entre eux touchant le partage des successions de leurs parents - Richard prétendant ne pas avoir eu tout ce qui devait lui revenir - Gilles pour récompenser Richard son frère lui abandonne la terre et sieurie de Vechy sur la paroisse de Trungy. Echange du 23/01/1531 devant les tabellions de Saint Gabriel entre Gilles de Pierrepont sieur du lieu et d'Esquay sur Seules et Richard sieur de Lamberville; Gilles donne une pièce de pré en la paroisse de Fonteney apellée le Prey Jacob et reçoit en retour le fief terre et seigneurie de Vechy en Trungy qu'il avait vendu à titre de rachat à Me Jourdain de Dampierre chanoine de la cathédrale de Bayeux. Vente le 25/03/1537 par Gilles de Pierrepont à Richard sieur de Lamberville de tous ses droits en la succession de la demoiselle Marie Vipart seigneur de Bincourt moyennant 2600 livres tournoi; Richard s'engage à payer en acquittant Jacques Carbonel sieur de Cercur à cause de sa femme (vente faite en présence de Jean de Pierrepont).




Génération 12:
Léon DE PIERREPONT X Guillemette VIPART
  Naissance :
  Mariage : 1492
  Décès : avant 1504
  Titre/Lieu : écuyer, seigneur de Pierrepont (14) et d'Amblie (14). Gardien héréditaire de la verderie de Busc le Roi.
  *Verdier : Ancien terme d'administration. Officier qui était établi pour commander aux gardes d'une forêt éloignée des maîtrises. La forêt de Bur est forêt ducale, elle comprend : forêt de Montfiquet, du Tronquay, de Vernei, le Breuil de Briquessart et le parc de Semilly. Bur le roi serait devenu ensuite Balleroy. La verderie avait un tribunal à Balleroy. Rendit hommage à l'abbé de Fecamp pour un  fief sis à Pierrepont le 1er février 1472 et au roi pour un autre sis à Rye en 1498 (dossiers bleus 523 et annuaire de la noblesse 1869). Acte de tutelle le 28/08/1504 pour ses trois enfants mineurs, placés sous la garde du roi. Toutes les sources le donnent comme souche des trois branches de la famille qui seront connues après lui et qui sortiront de ses trois fils Gilles (branche ainée), Richard (branche de st Marcouf et des marquis des biards) et Louis (branche réputée éteinte...). Son fils gilles est cité dans les bans et arrieres bans du bailliage de caen en 1552 comme ayde d'un archer pour la vicomté de bayeux et tenant du fief de Bechy paroisse de Trungy, du fief d'Amblie, du fief de Pierrepont et du fief d'Esquay. Un contrat en forme d'aveu passé devant les tabellions de Caen touchant un procès en clameur entre lui et noble homme Isaac Le Sens et damoiselle Jane de Pierrepont sa femme le 30 novembre 1478. Il est l'aîné des héritiers de son père.

Une ancienne lettre en parchemin du sieur comte de Laval pour ses services rendus au feu sieur de Chatillon en tant qu'écuyer tranchant en sa maison le 17 mai 1490 (Archives nationnales dossiers bleus 523) signée du sieur comte (Guy XV de Laval) et de La Grange. Ceci prouve qu'il s'est rangé du côté français (probablement aux côtés de son père) et qu'ils ont servis la maison de Chatillon dont le chef était l'un des dirigeants de l'armée française pour la Normandie. Il est aussi Lyon et Lyonnet de Pierrepont (cité en 1472 - Cherin 156). Celui qui était désigné alors sous le vocable de sieur de Chatillon dans plusieurs patentes royales était Louis de Laval-Chatillon baron de Lohéac. Il était fils de Guy XIII de Laval et d'Anne de Laval héritière du comté de Chatillon. La maison de Laval s'est trouvée engagée aux côtés du roi de France dans la guerre de cent ans lorsque le théatre du conflit s'est déplacé du sud vers la Normandie, en réaction des menaces sur ses possesions et malgré la neutralité du duc de Bretagne. Guy XIV 1er comte de Laval, frère de Louis et André de Lohéac son autre frère, ont mené des combats victorieux contre les anglais à St Lo, Coutances, Mortain et Valognes pendant la reconquête de la Normandie par les français et ont participé à la bataille de Formigny (15 avril 1450). Louis, quand à lui, a participé aux opérations militaires mené par le roi et par le dauphin (duquel il est proche) au siège de Dieppe (1442-1443) et au siège de Pontoise (1441). Il est raisonnable de penser que Léon a servi les Laval dans la maison de Louis, sieur de Chatillon. Cette hypothèse est renforcée par l'emploi de verdier qu'il ne pouvait avoir reçu que d'un grand maître des eaux et forêts seul habilité à nommer ces officiers. Il se trouve que Louis de Laval-Chatillon était justement détenteur de cet office du 14 mai 1466 à 1474. Il a même conservé le droit de nomination des officiers jusqu'au 24 janvier 1486 date à laquelle Louis XI lui verse une indemnité pour le récupérer. Léon a donc pu recevoir la verderie de Busc-Le-Roi entre 1466 et 1486. Le décès de Louis de Laval intervient le 21 août 1489 soit 9 mois avant le certificat délivré à Léon pour service rendu auprès du feu sieur de Chatillon ce qui est cohérent envers un homme délivré de son service par la mort de son seigneur.

Lettre de Girard Bureau escuier sénéchal et garde de la haute justice d'Argences et de St Gabriel du 10/02/1472 portant que Lyonnet de Pierrepont seigneur dudit lieu et fisl ainé du défunt Girard a comparu en présence de Richard des Hayes avocat et conseiller de l'abbaye de Fécamp, Jehan Le Sens leur procureur et Michel le Sauncier leur receveur pour avouer 1/4 de fief tenu noblement et franchement à court et usage avec manoir et dignité et moulin de ban; il a offert de faire hommage entre les mains du sénéchal qui lui répond que ce n'est pas l'usage mais qu'en tant que besoin il fait réception dudit hommage.




Génération 13:
Girard DE PIERREPONT X  Jeanne DU CLOS
  Naissance :
  Mariage : vers 1432
  Décès : 23/09/1466
  Titre/Lieu : écuyer, seigneur d'amblie(14) et de pierrepont(14) en 1463 (tenu des moines de Fécamp). Sieur du clos.
  *Ayant suivi avec son frère le parti de Charles VI, roi de France, il fut dépouillé par Henri VI, roi d'Angleterre et occupant de la Normandie, de tous ses biens vers 1440 qui ne lui furent rendus qu'après l'expulsion des anglais en 1454 (annuaire de la noblesse 1869). Il est Maintenu par Montfaut lors de la recherche de noblesse de 1463. L'époque de l'occupation anglaise fût particulièrement agité dans le pays de Caux car une guerre de partisans y fut sans cesse entretenue, particulièrement de 1424 à 1429 et en 1435. Tout le pays redevint même français pour quelques mois en 1436. Un nommé Rozel lui rend aveu le 20 juin 1466 (Archives nationnales dossiers bleus 523) et un autre du 2 mai 1470. La dépossession de ses biens intervient le 28/05/1440 et ils sont effectivement en jouissance par un autre en mai 1444 mais on lui rend aveu en 1454 ce qui donnerait un intervalle de 14 ans. Il est probable qu'il ait combattu du côté français comme son frère Geoffroy qui était homme d'arme de la compagnie de Pierre de Malherbe, les deux frères sont présents à la monte du 22/09/1466. Geoffroy est dépossédé de ses biens par Henri VI le 20/08/1443.Il est reconnu noble par Monfaut en 1469. Patente donnée à Rouen le 28/05/1440 par laquelle Henri VI d'Angleterre accorde un délai de 6 mois à Thomas de Clamorgan pour faire l'estimation des terres et seigneuries assises au bailliage de Caen qui appartenaient à regnault Esnaut, Robin de Fontenay, Girot et Guiffroy de Pierrepont et plusieurs autres. Un autre donné à Carentan le 13/03/1444 par lequel le même roi accorde un délai d'un an à Thomas de Clamorgan chevalier pour faire l'estimation et hommage des terres et seigneuries appartenant à Robin Busson, Cantelou, Robin de Fontenay et Girard de Pierrepont. Le même roi le 23/08/1443 donne à Jehan Pasquier toutes les terres et héritages, rentes, revenus et possessions qui furent à Guiffroy de Pierrepont eschues audit roi par son obscène rebellion et désobéissance.

Aveu rendu le 27/05/1429 par Jehan Le Nain à Girard de Pierrepont escuier seigneur de Pierrepont qui tient de lui 3 vergers de terre assises au terroir de Pierrepont (signé Bouissel - Cherin 156). Aveu du 17/07/1429 par Guillaume Le Senechal à Girard de Pierrepont pour un tenement ou vavassorie à foi et hommage situé à Pierrepont sous diverses redevances (signé Bouissel - Cherin 156).  Aveu du 16/04/1431 par Guillaume Le Sénéchal à Girard d'une vavassorie ou tenement contenant 8 acres de terre assis à Pierrepont. Aveu le 19/05/1432 par Jean Le Diacre à Girard d'une vavassorie située en Pierrepont de 5 acres et une verge et demi de terre assise à Amblie et environs à foi et hommage et devant relief 13e, aide coutumière, service de prévosté à son tour; aveu reçu par Raoul Bouissel sénéchal dudit lieu. Aveu du 03/10/1432 de Girard à l'abbé de Fécamp d'un 1/4 de fief de chevalier situé à Pierrepont et Amblie pour lequel il doit hommage, relief 13e quand le cas s'offre; passé sous le sceau de Raoul Bouissel son sénéchal. Aveu à Girard par Jean Du Fay le 12/12/1454 pour un tenement d'un 1/2 acre de terre (signé Gaudre). Vente du 22/09/1466 devant Jehan Le Richard dit le Briant tabellion de Caen par Geoffroy de Pierrepont sieur de Fontenay le Paignel tant en son nom qu'en celui demoiselle Gonduin auparavant veuve de Olivier Neel et Girard de Pierrepont son frère à Robin Benart demeurant à Caen d'une rente de 27 livres tournoi à prendre sur les terres et héritages desdits ecuyers moyennant la somme de 275 livres (payée comptant).




Génération 14:
Jean DE PIERREPONT X  Louise DE MAGNEVILLE  
  Naissance :
  Mariage :
  Décès :
  Titre/Lieu : écuyer.Seigneur d'Esquay, Amblie et Pierrepont
  * Vivant en 1420, dernier personnage donné par Chamillart qui ne donne pas le nom de sa femme.
 Son fils geoffroy seigneur de fontenay le paynet figure comme ecuyer dans une montre de la compagnie de pierre de malherbe à honfleur le 31/08/1415. Il se serait enfui pendant l'invasion anglaise avec ses enfants (M.L du Feugray, généalogie de la famille de picot de magny, caen, 1852).
Henri V roi d'Angleterre débarque en Normandie en 1417 ce qui le conduit à conquérir toute la Normandie qui ne fut entièrement récupérée par Charles VI qu'en 1450. Il a donc probablement dû abandonner ses terres pour ne plus les revoir. La guerre aura pour conséquence de faire perdre à la famille le fief de Reux tenu de sa mère dont les titres brûleront dans l'incendie de ce manoir (grand arbre de la famille de Pierrepont). La recherche de noblesse de 1540 à Bayeux (fond le male des AD de Caen) le voit produire des documents de 1405 avec son frère Jean montrant qu'ils possèdent des terres à la Cambre et à St Crespin du Mesnil héritées de leur mère Perrette de Reux (vicomté d'auge) qu'ils vendent contre une rente; le document cite également gires ou giles de Reux. Un dénombrement lui est rendu en tant que seigneur de Pierrepont vers 1420 (Cherin 156). Une reconnaissance par Jehan Brasme de la paroisse d'Amblie à Renous Fouache de la paroisse de Fontaine de payer chaque année 4 boisseaux de froment pour un manage de terre contenant le 6e lot d'une vergée de terre du lieu au seigneur de Pierrepont assis en la paroisse d'Amblie (Cherin 156). Dénombrement  sans date donné par Jehan Benart à Jehan de Pierrepont escuier seigneur audit lieu de divers managers situés en la ville de Pierrepont qu'il tient de lui par hommage et sous diverses redevances; parchemin signé Aubin et Bouissel - écriture d'environ 1400 (Cherin 156). Aveu de Guillaume de Fay à Jean de Pierrepont escuier seigneur de Pierrepont d'un manager assis à Pierrepont - signé Bouissel (il existe des actes de 1420 à 1490 signés Bouissel) d'après Cherin 156. Ce qui donne le nom de l'intendant de Jean de pierrepont qui va poursuivre son office également sous Girard.




Génération 15:
Jean DE PIERREPONT X  Perrette DE REUX
  Naissance :
  Mariage :
  Décès :
  Titre/Lieu : écuyer seigneur de Pierrepont
* Patron de la cure proportionelle de Pierrepont d'Amblie en 1356 (Dubuisson de Courson).  D'arundel de condé précise que " c'est le premier que j'ai retrouvé dans un document filiatif sûr en l'arrêt du parlement du 30 mars 1508 pour son arrière petit-fils Léon. Un acte expedie devant Guillaume le Marchand lieutenant du vicomte de  Bayeux contenant comme Guillaume de Percy écuyer fit appeler Thomas d'Agneaux et Jean de Pierrepont écuyer.