Cette page doit beaucoup à l'entraide généalogique (le fil d'Ariane) par le biais de Michel Abautret qui a retrouvé le contrat de mariage de Marie Anne Elisabeth de Sainte-Croix dans les archives du Chatelet de Paris. Ce document montre une jeune fille sortant de son couvent parisien pour épouser un petit noble normand qu'elle semble avoir peu eu le temps de connaître. Elle est orpheline et fille d'un bourgeois de Paris mais le bien qu'elle apporte dans la corbeille ne vient pas de ses parents; elle est munie de 30000 livres hérité du chevalier Bernard. De ce généreux donateur on ne connait guère que la date de son testament déposé lui aussi au Chatelet de Paris. Elle possède aussi deux tuteurs dont l'un, Eustache Tain, est peut-être de sa famille ou des proches de celle-ci puisqu'il est aussi bourgeois de Paris. Le second, par contre, est un habitué de la cour de Versailles qu'il a distrait par ses talents de danseur en participant à un spectacle de Molière. Jean François Paul de Rassan, marquis du lieu, est surtout un soldat titulaire d'un régiment de cavalerie et lieutenant-général des armées du roi. Le lien avec la demoiselle n'est pas évident.... Un autre cavalier témoigne à ce mariage, Jacques d'Astorg, visiblement issu du même milieu que le marquis.
C'est grâce à l'efficacité de Thierry Gigaudaut (Nos ancêtres à paris) qui a retrouvé le testament du chevalier Bernard qu'une partie du mystère est levé. Jean-Baptiste Bernard, originaire de Provence, est lui aussi un soldat, ancien colonel du régiment d'Horn cavalerie. Ses services lui ont valu l'octroi du titre de chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis qu'il a obtenu dans la même promotion que le marquis de Rassan. Au soir de sa vie, il distribue ses biens à des oeuvres de charité pour faire construire des lits d'hopitaux, à Paris et dans son village natal. Il pense également à sa famille qui reçoit une faible partie de son avoir. Mais c'est la demoiselle de Sainte-Croix qui hérite du leg le plus important : "Je lègue à Marie-Anne de Sainte-Croix, pensionnaire à l'abbaye d'Arques en Normandie, forêt de Dieppe, 30000 livres qui seront employées à la marier en cas qu'elle voudrait être du monde. Si elle veut être religieuse, on donnera ce qu'il faudra pour sa réception avec une pension de 500 livres de rente. Je lui laisse ma chambre et mon antichambre avec les meubles que j'y laisse".........."Je supplie instamment monsieur le marquis de Rassan et monsieur de la Perière d'avoir un peu soin de la conduite et de l'établissement de la petite pensionnaire d'Arques". Voilà donc qui explique la présence des cavaliers au mariage de la demoiselle; Jacques d'Astorg, sieur de la Perière, lieutenant-colonel du régiment de Bissy cavalerie, est le meilleur ami de Jean-baptiste Bernard et son exécuteur testamentaire. Il veille à la bonne application des dernières volontés du défunt. Le marquis de Rassan (l'ortographe est celle des documents mais c'est en réalité Rassent) joue un rôle similaire et peut-être même un peu plus. La demoiselle qui résidait à l'abbaye de femmes d'Arques en 1711, à la mort du chevalier, était en effet à deux pas du château de cette ville. Comme par hasard, le marquis de Rassan était alors gouverneur de cette ville et de ce château. Marie Anne Elisabeth a t'elle été "transférée" à Paris ensuite pour rester à proximité des ses protecteurs ? Ce que le testament ne dit pas c'est pourquoi le chevalier Bernard lui lègue une telle somme. Il ne précise pas les raisons de son leg ni ses liens avec celle qu'il appelle "la petite pensionnaire d'Arques" alors qu'il le fait pour les autres bénéficiaires. Ce petit mystère là reste à résoudre....
Naissance : 1693
Mariage : 15/06/1714 Paris
Décès : 26/05/1753 Periers
Titre/Lieu :
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Titre/Lieu : Bourgeois de Paris.